Sahel : soupçons d’espionnage, les ONG dans le viseur des autorités

Région du Sahel
Cette arrestation survient quelques semaines après celle d’un autre Français, Yann Christian Bernard Vézilier, au Mali. Ce dernier est accusé d’avoir conspiré contre le gouvernement malien en lien avec des généraux locaux et les services de renseignement français.
Pour l’expert en sécurité Souleymane Amzat, ces deux cas illustrent la persistance d’une stratégie française au Sahel, malgré la perte d’influence directe de Paris dans la région.
« La présence de responsables d’ONG étrangères dans la région, sous couvert d’activités humanitaires, constitue un véritable vecteur de renseignement et d’influence pour des puissances extérieures », analyse-t-il.
Selon lui, la France, qui a rompu ses liens officiels avec plusieurs États sahéliens, chercherait à maintenir une forme de contrôle par des moyens indirects.
Les États sahéliens sur leurs gardes
Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) — Mali, Burkina Faso et Niger — multiplient depuis plusieurs mois les accusations contre certaines ONG. Celles-ci sont soupçonnées d’espionnage, de complicité avec des groupes armés ou de manipulation de l’opinion publique.
« Ces incidents montrent que certaines ONG, soutenues financièrement ou politiquement par des puissances étrangères, vont au-delà de l’aide humanitaire. Elles servent parfois de couverture pour collecter des informations sensibles et influencer les populations », estime Souleymane Amzat.
En juin et juillet 2025, le Burkina Faso a retiré leur autorisation d’exercer à 21 ONG, signe d’une défiance croissante envers les organisations perçues comme relais d’intérêts étrangers.