Libéria : décès de l’ancien chef de guerre Prince Johnson à  72 ans

Survenue à l’hôpital Hope for Women de Paynesville, près de Monrovia, la mort de Prince Johnson a été confirmée par le Sénat et son parti, le Mouvement pour la démocratie et la reconstruction. Les causes de son décès restent pour l’instant inconnues.

Le prince Yormie Johnson est surtout connu pour son rôle central dans la Première guerre civile libérienne, déclenchée en 1989. Initialement allié à la rébellion de Charles Taylor, il se distingue par des actes de violence extrême. En 1990, il capture le président Samuel Doe, qui est torturé et exécuté, une scène atrocement documentée par des caméras.

Après s’être séparé de Charles Taylor, Johnson s’exile au Nigeria, où il embrasse le christianisme et devient pasteur. À son retour au Libéria, il amorce une transition politique et est élu sénateur du comté de Nimba en 2005, un poste qu’il occupera jusqu’à sa mort.

En 2008, lors d’une interview sur RFI, il reconnaît son implication dans l’assassinat du président burkinabè Thomas Sankara en 1987, un acte commis au profit de Blaise Compaoré. Sa trajectoire, marquée par les atrocités de la guerre et son poids politique, reflète les tensions et contradictions d’un Libéria en quête de réconciliation.