Les faces cachées du phénomène Balthazar
Une affaire de mœurs, en provenance de la Guinée équatoriale, secoue l’opinion publique dans plusieurs pays. C’est l’affaire dite Balthazar, un condensé de réalités souvent passées sous silence, jusqu’à ce qu’elles éclatent au grand jour. Bien que cette affaire diffère du scandale « Dubai Porta Potty » de 2022, où des influenceuses étaient impliquées dans des pratiques extrêmes en échange de cadeaux ou d’argent, elle n’en reste pas moins troublante.
Baltasar Ebang Engonga
Lorsque la société atteint un état de déliquescence, ces événements surgissent pour révéler ce qui était dissimulé. Tant que cela reste hors de la sphère publique, tout semble aller pour le mieux. Mais combien de personnes anonymes, dans les villes comme dans les villages, troquent leurs faveurs pour assurer leur subsistance quotidienne ? Aujourd’hui, le commerce le plus florissant semble être celui des soirées endiablées, amplifié par le phénomène des « bizi girls » et « bizi boys ».
Pendant que les réseaux sociaux s’enflamment, la venue de King Nasir, un acteur de films érotiques, au Nigeria provoque l’exultation d’une admiratrice, illustrant ainsi un contraste saisissant dans la réaction des internautes.
Une société hypocrite ?
La propagation virale des vidéos de sextape sur les réseaux sociaux et dans les médias traduit une réalité qui échappe à beaucoup. Le manque de loisirs sains, la perte de valeurs, et l’attrait pour l’argent rapide ont transformé la vie quotidienne. Bien que ces phénomènes ne soient pas nouveaux, les réseaux sociaux leur donnent une ampleur disproportionnée dans notre monde globalisé.
On assiste ainsi à l’exposition publique d’histoires de relations secrètes impliquant des personnalités, transformées en scandales de mœurs ou en accusations d’agression sexuelle. La quête de succès et de reconnaissance pousse certains à devenir des « bêtes de scène », jusqu’à ce qu’ils cèdent à leurs pulsions, avec des conséquences désastreuses. Notre société produit des « surhommes » pour ensuite les rejeter dès qu’ils montrent leur part humaine.
Quels enseignements tirer ?
Après le scandale « Dubai Porta Potty », qui a révélé des influenceuses en quête de gains rapides, voici venu celui des « Balthazariennes », des femmes de la haute société qui dénoncent certains. Les vidéos, tournées par Balthazar avec des partenaires apparemment conscientes de leur rôle, choquent dans le contexte africain. Même si des entreprises de production de films érotiques existent sur le continent, la reconnaissance des acteurs de ces vidéos, leur statut social et leur situation matrimoniale ont ajouté au scandale.
Au-delà de la formalisation inexistante de cette activité et du manque apparent de tests de dépistage, la diffusion virale de ces vidéos semble surtout être une sorte d’exutoire collectif. Le lieu de travail utilisé pour ces enregistrements, sans le cadre professionnel des productions érotiques conventionnelles, a accentué les fantasmes plutôt que de régler la situation.