Les causes du Putsch au Niger selon l’ancien premier ministre Guinéen Lansana Kouyaté
L’ancien premier ministre guinéen Lansana Kouyaté a récemment partagé son analyse sur la crise actuelle au Niger. Il a souligné la complexité de la situation et a mis en lumière certains des facteurs clés qui ont conduit à l’instabilité actuelle.
Niger Coup d’Etat
L’analyse de Lansana Kouyaté met en évidence la complexité de la crise au Niger. Il souligne l’importance d’une transition de pouvoir pacifique et met en garde contre l’usage prématuré de la force pour résoudre les conflits internes. Alors que le Niger continue de naviguer dans cette période d’instabilité, il est essentiel que les dirigeants régionaux et internationaux prennent en compte ces facteurs pour aider à rétablir la paix et la stabilité dans le pays.
Une transition de pouvoir difficile
Selon Kouyaté, la transition de pouvoir au Niger a été loin d’être fluide. Il a souligné que le fait de « quitter le pouvoir sans vraiment le quitter peut créer des problèmes plus graves qu’on ne le croit ». Il a fait référence à la garde présidentielle qui a été impliquée dans le coup d’État, notant qu’elle était en fait la garde du président sortant. Le président actuel, qui est du même parti que le président sortant, a continué à voir la garde présidentielle comme une extension de son pouvoir.
Kouyaté a également souligné les tensions internes au sein de la garde présidentielle. Il a mentionné des incidents répétés entre la garde présidentielle et le président Bazoum. Ces tensions ont finalement conduit à une tentative de renversement du président. « Mais pourquoi donc l’armée a rejoint très rapidement le coup d’Etat? Analysons un peu cela et quand on analyse ça, on voit encore des profondeurs de cette crise. », a indiqué Kouyaté.
L’intervention de la CEDEAO
L’ancien président guinéen a critiqué l’intervention de la CEDEAO, affirmant qu’elle n’a pas employé les bonnes méthodes pour gérer la crise. Selon lui, la CEDEAO aurait dû d’abord recourir à la diplomatie et à l’embargo avant de recourir à la force. Il a également critiqué la décision de la CEDEAO d’envoyer des forces militaires au Niger, affirmant que cela a exacerbé la situation.
Pour rappel, le 19 juillet 2023, le Niger a été secoué par un coup d’État militaire qui a vu le président élu, Mohamed Bazoum, être détenu par l’armée. Le chef de la garde présidentielle du Niger, le général Abdourahamane Tchiani, s’est déclaré chef de l’État après que l’armée a pris le pouvoir.
Malgré une période de règne démocratique relativement longue depuis l’indépendance, le Niger a toujours été menacé par des coups d’État. En effet, lors de l’élection de Bazoum à la présidence en 2021, une tentative de coup d’État a eu lieu environ 48 heures avant son investiture. Cette tentative a échoué, mais elle a révélé de profondes fissures dans le pays et a suggéré que l’armée n’avait pas pleinement adopté la démocratie.