Le Niger et le piège de la malédiction du pétrole
A l’heure où le Niger est en passe d’exploiter son brut, certains éléments de similitudes avec des pays africains, emmènent à sonner l’alerte sur ce qui pourrait le hanter.
Pipeline Bénin-Niger
Logé depuis des décennies au peloton de queue des nations, pour son indice de développement humain (IDH), le pays figure à la 189e place sur 193 Etats évalués au classement IDH, en 2023 selon le PNUD.
L’exploitation du pétrole par le Niger apparait à première vue comme une source d’espérance pour le sortir de ce bourbier et impulser son émergence.
Dans le pays, l’agriculture occupe 71% de la population active, et demeure le principal contributeur au PIB à hauteur de 44,6%, contre 18,6% pour l’industrie et 36,8% pour les services, d’après les données de la Banque Mondiale en 2022.
Des constats augurent qu’il en faudra aux gouvernants bien plus pour capitaliser du don de la providence, notamment le brut. Chose qui paradoxalement a pourtant fait le bonheur sous d’autres horizons sans grandes difficultés.
De quoi s’inquiéter ?
Le démarrage de l’exportation du brut nigérien était imminent, suite à la construction du pipeline Niger-Bénin, lorsqu’est intervenu dans le pays le coup d’Etat du 26 juillet 2023. Il a été d’ailleurs présenté comme l’une des pommes de discorde à la base du putsch militaire.
Un premier élément d’alerte sur ce que pourrait être le pétrole du Niger, pour son peuple. En lieu et place d’unificateur et impulser le développement, devenir un potentiel élément de discorde et de paupérisation endémique. La posture des nouvelles autorités avec des pays voisins comme le Bénin avec qui tout était ficelé pour l’exploitation du brut va ouvrir la brèche à une défiance autour du pétrole.
Une sorte de « folie des grandeurs » due à la manne pétrolière escomptée.
Le piège !
Les menaces et attaques du pipeline sur le territoire nigérien, ont mis à découvert, l’un des éléments qui ont conduit des projets pétroliers à être contreproductifs pour impulser le développement. Les discussions avaient avancées avec les rebelles du Front patriotique de libération (FPL), l’un des principaux instigateurs des attentats en vue d’un désarmement imminent avec le pouvoir déchu, pour une mise en œuvre en toute quiétude de l’exploitation du brut nigérienne. Chose interrompue par le putsch. Conséquence, la milice a repris les armes, noué d’autres connexions et retour à la case départ.
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