La Guinée Equatoriale saisit un hélicoptère de l’armée française avec 6 militaires à bord
Un hélicoptère militaire français a été bloqué, mercredi, à l’aéroport de Bata en Guinée Equatoriale pour « atteinte à la sécurité de l’Etat », a annoncé l’armée équato-guinéenne alors que le vice-président Teodorin Obiang Nguema a été condamné par la justice française dans une affaire de bien mal acquis.
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Un hélicoptère militaire français de type Fennec a été bloqué, mercredi, à l’aéroport de Bata en Guinée Equatoriale alors qu’il s’était posé pour se ravitailler en carburant, selon l’équipage à bord. L’appareil, un aéronef léger des forces armées françaises au Gabon [EFG], qui assurait une liaison entre Douala [Cameroun] et Libreville, a été intercepté et les six membres de l’équipage arrêtés.
« Ils se sont posés mercredi à 14H15 parce qu’ils n’avaient plus de pétrole. À ce moment a commencé une séquence de tracasseries administratives », a expliqué le colonel Pascal Ianni, le porte-parole du ministère des Armées, à l’AFP.
« On est dans une phase de négociation » avec les autorités locales, a précisé le colonel Ianni. « On se retrouve face à un incident tel qu’on en a déjà connus. Ils retiennent l’hélicoptère et l’équipage », a-t-il ajouté avant de préciser que « la situation est en train d’être réglée au niveau diplomatique ».
Une situation qui n’est d’ailleurs pas la première selon un militaire français sollicité par l’AFP. « On s’arrête régulièrement à Bata, mais on a aussi régulièrement des problèmes de coordination avec l’aéroport de Bata. La tour de contrôle ne donne pas d’autorisation d’atterrir par excès de zèle », a-t-il confié.
« Une atteinte à la sécurité de l’État »
Seulement que du côté équato-guinéen, les autorités ne partagent pas cette version de l’équipage français. Le chef de l’état-major de l’armée de l’air de Guinée équatoriale s’exprimant à la télévision a accusé l’hélicoptère français de s’être posé à Bata sans autorisation.
« Ils prétendent avoir une autorisation annuelle pour se poser à Bata, mais après vérifications, l’immatriculation de l’appareil ne correspond pas. Il s’agit d’une infraction grave aux règles de l’aviation. Nous pouvons dire que c’est une atteinte à la sécurité de l’État, car c’est un appareil militaire », a-t-il affirmé alors que la radio d’État locale, la TVGE, a évoqué une « opération d’espionnage et de provocation » française.