Kénya: décès du chef de l’opposition Raila Odinga en Inde
Raila Odinga, chef de l’opposition kényane, est décédé ce mercredi 15 octobre à 80 ans, des suites d’un arrêt cardiaque survenu en Inde, où il suivait un traitement médical. Ancien Premier ministre et cinq fois candidat à la présidentielle, il laisse derrière lui l’image d’un homme d’État tenace et d’un défenseur acharné de la démocratie au Kenya.
Le chef de l’opposition kenyane Raila Odinga à Nairobi, le 7 septembre 2017. © Baz Ratner, Reuters archives
Le Kenya pleure l’un de ses plus illustres fils. Raila Odinga, opposant et acteur de la politique nationale depuis plus de quatre décennies, est décédé à 80 ans, mercredi 15 octobre, dans le sud de l’Inde. Selon les informations relayées par ses proches, il a succombé à un arrêt cardiaque alors qu’il se promenait avec sa sœur, sa fille et son médecin. Malgré une prise en charge rapide, l’ancien Premier ministre a été déclaré mort à son arrivée à l’hôpital.
Sur les chaînes nationales, les images d’archives ont envahi les écrans notamment le légendaire chapeau à larges bords, les rassemblements populaires, les discours enflammés… Autant de souvenirs retraçant le parcours d’un homme qui a marqué la vie politique kényane de son empreinte indélébile.
Surnommé affectueusement « Baba », « papa » en swahili, Raila Odinga incarnait la voix du peuple et l’espoir d’un Kenya plus juste. Fils de Jaramogi Oginga Odinga, ancien vice-président du pays, il s’était imposé comme le porte-étendard de l’opposition démocratique, affrontant sans relâche les pouvoirs successifs. Ses cinq candidatures à la magistrature suprême, jamais couronnées de succès, témoignent de sa résilience et de son engagement à transformer le système politique kényan.
À Nairobi, l’émotion est palpable. Dans le quartier populaire de Kibera, bastion du leader disparu, des foules se sont spontanément rassemblées, brandissant son portrait et scandant des chants en sa mémoire. « Nous avons perdu un père et un guide », confie un habitant, les larmes aux yeux.
Dans un message à la nation, le président William Ruto a salué « un géant de la démocratie ». «L’Afrique et le monde pleurent un homme d’État hors pair, un défenseur infatigable de la justice sociale et un panafricaniste reconnu», a-t-il déclaré. De nombreux dirigeants africains ont également rendu hommage à celui qui fut un acteur clé des réformes politiques et de la coalition gouvernementale de 2008, après les violences postélectorales qui avaient secoué le pays.