« Il y a des semaines qui célèbrent. D’autres qui transforment », Brice Hondi sur la semaine mondiale de l’entrepreneuriat

DOCTEUR HONDI, PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ONG CLUB EXCELLENCE ADECO ET PROMOTEUR DE LA PLATEFORME DE COMMUNICATION DU RÉSEAU AFRICAIN DES ARTISANS
Mais en Afrique, l’entrepreneuriat n’est pas un luxe. C’est une nécessité. Une question de survie. Et souvent, une réponse au désespoir.
Partout sur notre continent, des histoires s’écrivent dans l’ombre.
L’artisan de Cotonou qui transforme le bambou en meubles d’exception sans avoir jamais franchi la porte d’une école de design. La coiffeuse de Ouagadougou qui fait vivre trois familles avec son salon de fortune monté dans un conteneur. Le jeune développeur de Dakar qui code des solutions pour des marchés qu’il n’a jamais visités.
Ces entrepreneurs-là ne participent pas à la Semaine Mondiale de l’Entrepreneuriat. Ils la vivent tous les jours.
Sans accompagnement. Sans financement. Sans réseau. Avec pour seul capital leur ingéniosité, leur acharnement, et cette conviction sourde qu’ils peuvent mieux que ce que le sort leur a réservé.
L’entrepreneuriat africain porte un visage que le monde connaît peu.
Ce n’est pas celui des startups qui lèvent des millions. Ce n’est pas celui des success stories célébrées dans les magazines. C’est celui de la mère de famille qui vend des pagnes au marché pour scolariser ses enfants. Du diplômé sans emploi qui se réinvente en entrepreneur numérique. De l’artisan qui perpétue un savoir-faire ancestral tout en l’adaptant aux exigences contemporaines.
C’est un entrepreneuriat de résilience. Un entrepreneuriat de dignité.
Et pourtant, combien d’entre eux se voient comme des entrepreneurs ? Combien osent revendiquer ce titre ? Combien ont accès aux formations, aux outils, aux réseaux qui pourraient multiplier leur impact ?