Gabon: repos forcé pour Ali Bongo, fin de règne d’une dynastie de 56 ans
Le coup d’État survenu au Gabon dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 août 2023 met fin au règne de la famille Bongo et renvoie Ali Bongo au repos, alors qu’il s’apprêtait encore à briguer un troisième mandat. Les militaires ont profité de la controverse entourant les élections générales de 2023 pour mettre fin à une dynastie qui a duré 56 ans.
Ali Bongo Ondimba déchu de son poste de président du Gabon.
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Dans un règne historique de 56 ans impressionnants, la famille Bongo a tenu les rênes du pouvoir au Gabon. Leur règne, qui a commencé avec feu Omar Bongo en 1967, a en effet laissé une marque indélébile sur le paysage politique de la nation, surtout avec Ali Bongo qui a pris le relais depuis 2009.
Le règne des Bongo a pris fin depuis quelques heures par l’action des militaires qui ont dénoncé des « résultats tronqués » à l’issue des élections générales de 2023 où Ali Bongo Ondimba venait d’être déclaré gagnant par le Centre gabonais des élections (CGE).
Au cours de leur long mandat, la dynastie Bongo a été témoin de transformations, de défis et sans doute de triomphes. Le leadership de la famille Bongo a joué un rôle important dans le développement du Gabon, tant sur le plan national qu’international.
Cependant, comme pour tout règne prolongé, des défis et des critiques ont également émergé. La qualité de la gouvernance, la transparence et la concentration du pouvoir au sein d’une seule famille ont longtemps suscité des interrogations. Ces préoccupations ont donné lieu à des débats et des discussions sur la nécessité de réformes politiques et d’une plus grande inclusivité dans les processus démocratiques du Gabon.
Un nouveau chapitre inachevé…
La famille Bongo, malgré l’état de santé visiblement faible d’Ali Bongo, venait juste d’ouvrir un nouveau chapitre de leur règne. Mais très vite, ils ont vu les militaires sur leur chemin. Aussitôt déclaré élu, aussitôt déposé. Ali Bongo n’a même pas eu le temps de prononcer son premier discours en tant que président de la République du Gabon pour son troisième mandat.
Quelques jours avant le coup d’État, les signes d’une crise politique étaient déjà visibles. L’opposition dénonçait déjà des fraudes électorales. Dans la foulée, le gouvernement a décidé de couper la connexion internet et d’instaurer un couvre-feu dans le pays.