Forum Invest In Senegal 2025 : le saisissant discours d’Aliko Dangoté devant Faye et Sonko
Le milliardaire nigérian Aliko Dangote, invité au Forum Invest in Senegal 2025, a livré un plaidoyer vibrant en faveur d’une plus grande prise d’initiative des entrepreneurs africains. Selon lui, l’Afrique ne pourra attirer les capitaux étrangers que si ses propres acteurs économiques démontrent d’abord leur confiance dans le continent.
Prenant la parole devant un parterre de décideurs politiques et économiques, Dangote a tenu à remercier les autorités sénégalaises, notamment le président de la République, pour l’invitation. « Les investisseurs étrangers ne viendront que lorsque les investisseurs locaux auront investi. Si nous ne croyons pas en notre propre continent, personne ne le fera à notre place », a-t-il insisté.
Investir avant d’attendre les autres
Pour l’homme le plus riche d’Afrique, la dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers reste l’un des freins majeurs au développement. Il a rappelé que les « champions africains » doivent prendre des risques et ouvrir la voie, créant ainsi un effet d’entraînement pour les partenaires internationaux.
« Il me serait difficile d’aller investir en Arabie saoudite si les Saoudiens eux-mêmes n’investissent pas d’abord dans leur pays. Nous devons donner l’exemple et montrer que nous croyons en l’Afrique », a-t-il déclaré, citant comme illustration récente le lancement d’une usine de 2,5 milliards de dollars en Éthiopie, dédiée à la production de ciment et de gaz.
Assouplir les visas et faciliter la mobilité
Abordant la question de la libre circulation, Dangote a pointé les lourdeurs administratives qui freinent le commerce intra-africain. Il a plaidé pour une réforme des politiques de visa afin de faciliter les échanges économiques entre pays du continent.
« Même voyager entre deux pays africains coûte souvent plus cher que d’aller en Europe. Comment justifier qu’un vol de 21 minutes coûte 600 dollars ? », s’est-il interrogé.
En comparant la politique d’ouverture de l’Arabie saoudite à celle de plusieurs pays africains, il a salué les réformes du royaume : « Autrefois, le visa saoudien était le plus difficile à obtenir. Aujourd’hui, c’est l’un des plus faciles. » Pour lui, cette ouverture doit inspirer l’Afrique afin d’encourager la mobilité des investisseurs, des biens et des services.
