Daniel Edah : 4 raisons qui en font le candidat de l’opposition en 2026

Daniel Edah, homme politique béninois
1. Un profil neutre et rassembleur au-dessus de la polarisation politique
Daniel Edah se positionne comme une alternative en dehors du clivage Talon/Yayi, refusant la politique d’invectives et prônant l’unité nationale. Il salue l’héritage de tous les présidents précédents (de Soglo à Talon) et mise sur l’apaisement et la continuité républicaine. Cette posture modérée – rare dans un paysage politique béninois très polarisé – fait de lui un candidat potentiel du consensus. En appelant à la réconciliation plutôt qu’à la confrontation, Edah apparaît capable de rassembler au-delà des factions partisanes traditionnelles, séduisant aussi bien les déçus du régime Talon que les opposants modérés lassés des querelles intestines.
En comparaison, les autres figures de l’opposition sont davantage marquées par leur appartenance partisane. Éric Houndété et Nourénou Atchadé sont des piliers du parti Les Démocrates (le principal parti d’opposition fondé par l’ex-président Boni Yayi) et incarnent la ligne dure de ce camp. Nourou-Dine Saka Saley, membre fondateur des Démocrates, s’est quant à lui fait connaître par son franc-parler critique envers sa propre formation. Leur ancrage partisan prononcé peut constituer un handicap pour fédérer au-delà de leur base car ils sont perçus comme étant du « camp Yayi » et pourraient peiner à élargir leur audience aux électeurs non alignés. À l’inverse, Daniel Edah n’est ni issu du sérail de Boni Yayi ni associé au pouvoir de Talon, ce qui lui confère une image de neutralité propice à rallier diverses composantes de l’opposition autour de sa candidature.
2. Une figure d’opposition admissible dans un système politique verrouillé
La configuration institutionnelle actuelle au Bénin favorise un candidat d’opposition modéré comme Daniel Edah. Depuis la réforme électorale de 2019, toute candidature à la présidence doit recueillir le parrainage d’au moins 15 % des députés et maires, répartis sur au moins les 3/5 des circonscriptions. Or, le Parlement et les mairies sont dominés par les deux grands partis pro-Talon (UPR et BR), qui détiennent 81 sièges sur 109 à l’Assemblée nationale, tandis que la seule opposition parlementaire organisée est le parti Les Démocrates de Boni Yayi. Dans ce contexte, il ne reste en dehors du pouvoir et de ce parti qu’une constellation de micro-partis “tolérés ou marginalisés” par le régime – un espace auquel appartient Daniel Edah.