Crise diplomatique: le Niger interpelle la Chargée d’Affaires du Nigeria
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, Bakary Yaou Sangaré, a convoqué, le mercredi 18 décembre, la chargée d’affaires de l’ambassade de la République fédérale du Nigeria au Niger, en l’absence de l’ambassadeur.
Abdourahamane Tchiani, dit Omar Tiani. Général de l’armée nigérienne et Chef de la garde présidentielle. Il a créé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) après avoir renversé le président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023 et s’est autoproclamer chef de l’État.
L’information, relayée par la télévision nationale Télé Sahel, intervient dans un contexte de relations bilatérales tendues depuis l’arrivée au pouvoir du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au Niger, le 26 juillet 2023. Au cours de cette rencontre, le ministre nigérien a tenu à réaffirmer le caractère pacifique du Niger, rejetant fermement les accusations selon lesquelles le pays servirait de base arrière pour déstabiliser des États voisins.
Il a également souligné l’engagement du CNSP et du gouvernement à bâtir des relations solides avec tous les pays, fondées sur le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures. De plus, Bakary Yaou Sangaré a mis en avant les liens historiques et géographiques entre le Niger et le Nigeria, tout en déplorant les tensions aggravées par les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et la perspective d’une intervention militaire appuyée par Abuja.
Cependant, le ministre nigérien a exprimé sa vive inquiétude face aux allégations impliquant le Nigeria dans des actions visant à déstabiliser le Niger. Il a évoqué des informations faisant état de soutiens présumés de l’appareil sécuritaire nigérian à des attaques contre des infrastructures stratégiques, notamment le pipeline Niger-Bénin, ainsi qu’à des anciens dignitaires nigériens en exil, accusés d’actes subversifs. La construction de camps militaires près de la frontière nigérienne, à Gigani et Gidan Kata, a également été dénoncée.
En conclusion, le chef de la diplomatie nigérienne a condamné ces agissements tout en réaffirmant la détermination du Niger à protéger sa souveraineté, à garantir la sécurité de sa population et à coopérer avec tous les États engagés en faveur de la paix et du respect mutuel.