Coup d’État au Gabon : que sait-on des putschistes ?
Le 30 août 2023, un groupe de militaires putschistes a annoncé leur intention de mettre fin au régime en place au Gabon. Ils ont également déclaré avoir placé le président sortant, Ali Bongo Ondimba, en résidence surveillée. Cette annonce intervient peu de temps après la réélection d’Ali Bongo Ondimba, qui était au pouvoir depuis 14 ans.
Coup d’Etat au Gabon
Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine, a été porté en triomphe par des centaines de militaires quelques heures après l’annonce du coup d’État. Ces images ont été diffusées par la télévision d’État.
Mais qui sont ces militaires qui tentent de prendre le pouvoir au Gabon ?
- Général Brice Clotaire Oligui Nguema : Il est le patron de la garde républicaine, la garde prétorienne de l’exécutif. Il est également lié par un cousinage avec le président lui-même.
- Colonel Ulric Manfoubi Manfunbe : Il est un terrien venant de l’armée de l’air et commande un camp militaire nommé le camp Baraka.
- Colonel Aimé Vivian Oyhini : Il est également l’un des patrons de la garde républicaine.
Il est encore trop tôt pour déterminer pour qui ces putschistes travaillent ou s’ils sont soutenus par un parti d’opposition spécifique. Cependant, il est clair qu’ils semblent avoir le soutien de la population. Des images montrent des militaires paradant dans les rues de Libreville, acclamés par des centaines de personnes.
Il est également à noter que Port-Gentil, la deuxième plus grande ville du Gabon, a toujours été un bastion d’opposition. Il n’est donc pas surprenant de voir des manifestations de fraternisation avec les forces de défense dans cette ville.
En outre, il y a une dimension sociale à ce coup d’État. Un collectif d’économistes a examiné les 105 promesses faites par Ali Bongo lors de la campagne de 2016 pour un « Gabon émergent ». Ils ont constaté que seulement 12% de ces promesses ont été réalisées. Cela reflète sans doute une certaine frustration au sein de la population. Le Gabon a l’un des PIB par habitant les plus élevés d’Afrique, mais cela ne se traduit pas nécessairement par une meilleure qualité de vie pour tous ses citoyens.