Cotonou-Niamey ; ces signes qui ne trompent pas

Gildas Djoblosky Agonkan a présenté le mardi 6 aout 2024, les copies figurées de ses lettres de créance au ministre nigérien des affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré. Cet acte qui intervient après de vives tensions entre Cotonou et Niamey, est l’expression de ce que les lignes bougent entre le Bénin et le Niger. Ce, en vue d’un retour à la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays. Une relation devenue tendue au lendemain du putsch du 26 juillet 2023 au Niger.

Doit-on être optimiste ?

Rien qu’à observer le timing de l’avènement de cet acte, en attendant que le nouvel ambassadeur ne soit accrédité quand il présentera ses lettres de créances au président nigérien, pour rentrer officiellement dans ses fonctions, on peut être optimiste.

Toutefois, il faudra attendre que le temps fasse son œuvre pour que d’autres questions ne soient vidées progressivement dont entre autres : l’ouverture de la frontière du côté du Niger, le transit via le port de Cotonou des importations et exportations du Niger, ou encore la reprise du pipeline Niger-Bénin.

Cet acte est-il suffisant ?

Samedi 3 août dernier dans un entretien sur la télévision nationale nigérienne, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, chef de l’Etat du Niger s’était prononcé sur la relation entre le Bénin et le Niger, et on peut observer que le ton n’est plus le même, bien que de façon officielle la prudence reste de mise.

D’une manière ou d’une autre, on ne pouvait s’attendre au retour brutal à 180° de la normalisation. Les accusations émises contre le Bénin sonneraient faux au sein de l’opinion. La partie nigérienne joue également sa crédibilité.
Mais, il est déjà louable de constater qu’à la suite de la médiation des anciens présidents, Nicéphore Soglo et Boni Yayi, beaucoup de choses ont évolué. Et ce n’est que pour le bonheur des deux peuples frères du Bénin et du Niger.