Au Tchad, le rabattage de cartes de Mahamat Idriss Déby

Mahamat Idriss Deby, Président du Tchad @ Africa Intelligence
La coïncidence entre le souhait du Sénégal de fermer les bases militaires françaises sur son sol et celui du Tchad, qui abrite un millier de soldats français répartis sur trois bases (N’Djaména, Abéché et Faya-Largeau), sonne comme un coup dur pour la France.
Il aura fallu attendre la vague de réactions suscitées dans l’opinion pour qu’un coin de voile soit levé sur l’annonce de N’Djaména.
Selon les autorités tchadiennes, il s’agit d’une décision élargie visant à mettre fin à toute présence militaire étrangère sur leur territoire, et non spécifiquement dirigée contre la France.
« Le Tchad ne tourne pas le dos à la France », a clarifié le chef de la diplomatie tchadienne, Abderaman Koulamallah. Il a précisé que la France reste un partenaire important pour le pays, mais qu’il n’y aura ni militaires français ni militaires russes sur le territoire tchadien. Toutefois, une coopération ouverte avec la France, la Russie et tous les pays du monde demeure envisageable.
Comme un air de conditionnement d’opinion
Le Tchad affirme n’avoir pas besoin d’une présence étrangère pour assurer la sécurité des populations et l’intégrité territoriale, selon ses autorités. N’Djaména soutient que les accords militaires avec la France ont atteint leurs limites tout en rappelant que la France reste un partenaire important.
Les autorités tchadiennes justifient leur décision comme une réponse à la demande du peuple tchadien pour une souveraineté accrue. Cette annonce a été faite en marge du 66e anniversaire de la proclamation de la République du Tchad, le 28 novembre 1958.
Un jeu d’équilibrisme ?
Au lendemain de sa prise de pouvoir, la visite de Mahamat Idriss Déby en Russie avait fait polémique. Une vidéo de son entretien avec Vladimir Poutine avait circulé sur les réseaux sociaux, dans une posture peu valorisante.