Afia Mala : la Béninoise qui fait toujours la fierté du Togo

Afia Mala : La Béninoise qui fait toujours la fierté du Togo. PH: France 24
Afia Mala de son vrai nom Afiwavi Mawulana Catherine Missohou est née à Vogan au Sud Est du Togo d’un père Antoine Missohou Noutéhou, enseignant et originaire de la commune de Dogbo au Sud-Ouest du Bénin et d’une mère native de Vogan. Son père polygame avec 25 enfants, Afia Mala est l’aînée de sa mère qui a fait 10 enfants. C’est avec celle-ci qu’elle a appris à chanter et à composer des chansons car sa mère, une grande chanteuse, dirigeait un groupe de femmes artistes dénommé ‘’Habobo’ à Vogan. Cet ensemble livrait des spectacles de théâtre et de chant au public. A l’école, la petite Afia se faisait remarquer lors des manifestations artistiques et culturelles de fin d’année. Elle était bien appréciée par les enseignants de son établissement.
Afia Mala aimait écouter Bello Bellow, Miriam Makeba et les chansons françaises. En 1974, elle était invitée à chanter au Palais du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), devenu aujourd’hui Palais des Congrès à Lomé, devant plus de 4 500 spectateurs. Tout le public s’était mis debout pour acclamer sa voix, son talent et sa prestance sur la scène. Les ‘’Nana Benz’’ étaient en larmes et voyaient déjà en elle celle qui assurera la succession de la diva Bella Bellow décédée un peu plus tôt le 10 décembre 1973 dans un tragique accident de la circulation. Mais son père, Antoine Missohou Noutéhou ne voulait pas d’une artiste parmi ses enfants. Son rêve était de voir sa fille devenir une avocate. Afia Mala aussi, même si elle bénéficiait du soutien de sa maman, n’était pas pressée pour se lancer dans une carrière musicale. Elle voulait évoluer à pas de tortue. Mais tout a basculé pour elle lorsqu’elle avait remporté le premier Prix d’un concours de musique à Cotonou devant plusieurs autres concurrents dont les talents n’étaient pas à négliger. Le jury composé des professionnels de la musique ne pouvait pas aller contre le choix de plus de 5 000 spectateurs. Du coup, son papa avait changé d’avis et il était convaincu qu’il faut laisser Afia Mala tracer son chemin. C’était alors la ruée des producteurs.
En 1979, Afia Mala enregistre son premier album dans les studios de la Satel à Cotonou intitulé ‘’Djalélé’’. Elle venait ainsi de se faire annoncer dans le monde du showbiz africain. Elle tourne dans plusieurs pays d’Afrique. En 1981, elle fait la rencontre du guitariste ivoirien Jimmy Hyacinthe à Paris qui assure les arrangements de son deuxième album ‘’Lonlon Vévié’’. En 1984, elle décroche le Prix Découvertes RFI grâce à la chanson ‘’Ten Homte’’ qui signifie la terre noire. Après, elle fait un break dans sa carrière pour s’occuper de sa famille et de ses proches. Sa mère, Mélanie Lissassi-Missohou avait toujours un œil sur elle. Elle veillait au grain sur sa carrière. Elle était très souvent aux côtés de sa fille pour la conseiller, l’accompagner et l’orienter dans la bonne direction. Afia Mala réapparait en 2007 pour produire elle-même l’album ‘’Es La Manana’’ et arrangé par Boncana Maïga. Elle a adopté dans ce chef-d’œuvre le rythme salsa qui fait toujours danser les mélomanes de par le monde. En 1989, elle confie l’arrangement de son album ‘’Désir’’ au musicien cap-verdien Manu Lima. Le disque consacré à la musique Zouk Love a fait le tour de toute l’Afrique, des Antilles et des Caraïbes. En 1995, elle sollicite les talents du musicien congolais Maïka Munan pour travailler sur son album ‘’Prophétie’’. Après, le guitariste camerounais Yves Njock lui réalise deux albums : ‘’Angélina’’ en 1997 et ‘’Plaisir’’ en 2003. Afia Mala ne se repose pas et mène sa carrière dignement et assurément toujours en quête des valeurs et de grands talents capables de réaliser son rêve. En 2008, elle se rend à La Havane, la capitale de Cuba, pour faire appel au mythique Orquesta Aragon Cuba créé en 1939 par Orestes Aragon. De cette collaboration est né l’album ‘’Pur Montuno’’. Afia Mala ne sait pas faire les choses à moitié. Elle a consacré tout son talent et toute son énergie dans la production de cet album qui a connu un retentissant succès en Amérique centrale et du Sud sans oublier les milieux afro cubains aux USA.